Louise
Joséphine Weber
(1866 - 1929)
dite "La Goulue"
Louise
n'a que 12 ans quand elle apparaît sur une
photographie prise à la Blanchisserie Noizet,
12 rue du Bois (aujourd'hui rue H. Barbusse) à
Clichy. Elle travaille avec sa mère et
Madame Grittel. L'enfant est Émile Grittel
et la jeune fille au regard ingrat avec un petit
chignon sur la tête dans l'encadrement de
la porte est Louise. (Si
vous possédez cette photo, merci de me
le faire savoir).
La jeune fille, les mains derrière le dos
sur la photographie, n'est pas aussi sage qu'elle
en a l'air. Tout le long des Fortifs des cabarets
sont installés. La piquette coule à
flot. Le vin n'est pas taxé par l'octroi
de Paris.
Les jours fériés, Louise mène
le Chahut du coté de Saint Ouen. On l'a
retrouve un soir, avec Charlot le Déménageur
et Charles Destauques dit "l'Intrépide
vide bouteille", en train de manger les restes
des clients et terminer les fonds de verre. "La
Goulue" est née car la mode
des titis parisiens est au surnom.
En cette année 1882, les deux compagnons
de valses l'entraînent au Grand Véfour.
Puis en 1883, Louise a vraiment remplacé
la planche a repasser par les planches des Cafés
Concerts car elle début au Médrano.
Puis en 1884, c'est les tréteaux du Moulin
de la Galette jusqu'en 1889.
Le 30 Avril 1886, sa soeur Victoire accouche à
l'hôpital Lariboisière d'un garçon
"Louis". De retour de couche elle le
reconnaît le 11 mai à la Mairie de
Clichy. Leur mère, Madeleine Courtage veuve
Weber, est au plus mal. On l'accompagne dans le
même hôpital pour décéder
le 23 juin. C'est notre artiste danseuse, Louise
habitant à Paris 18 ème, au 6 rue
Durantin qui s'occupe des formalités pour
l'enterrement et ouvre une tombe quinquennale.
1889
! C'est l'Exposition Universelle à Paris.
Une grande dame et née "La
Tour Eiffel". Tous les grands de ce
monde se bousculent. Pour l'occasion on ouvre
le Moulin Rouge pour le plaisir du public. A l'affiche
"La goulue avec son quadrille".
Le
Prince de Galles (le futur Édouard VII),
vient visiter les Pavillons. Homme des menus plaisirs
rend visite le soir sous les ailes du Moulin Rouge.
Il rencontre La Goulue et devient l'amant en 1890.
Louise loue un hôtel particulier sur les
Champs Élysée. Sa soeur Marie-Anne
Weber est devenue sa costumière et le peintre
Toulouse-Lautrec l'affiche sur tous les murs de
la Cité, passant de cabaret, en cabaret
comme à l'Olympia. C'est la célébrité...!
Hélas
en 1894, la Goulue se dispute avec son amie Jane
Avril, connue pour être la femme aux manches
de gants longues, et quitte définitivement
le Moulin Rouge. Toute une partie de son rêve
s'écroule. C'est le début de la
déchéance...
Jane Avril se lance aux Folies Bergères
dans un French CanCan endiablé....
En 1895, on retrouve la Goulue
à la Foire du Trône, son grand
ami Toulouse-Lautrec lui rend visite. Elle lui
commande les fameux
panneaux pour décorer sa roulotte,
la représentant avec Valentin le Désossé.
En
1896, une autre Weber arrive au Moulin Rouge,
sa soeur Victorine rentre dans la troupe de
Melle Églantine sous le nom de "Gazelle".
La Goulue rencontre Joseph Nicolas Droxler, dompteur
de son métier et en tombe amoureuse.
En 1898, le couple s'installe au Pont de Neuilly
pour présenter les fauves au public. En
1900 elle épouse le Dompteur à la
Mairie du 18 ème arrondissement de Paris.
Puis en 1906, la roulotte est installée
sur le boulevard de Clichy.
En 1915, c'est la grande Guerre, il faudra attendre
1917, pour revoir la Goulue se produire au Médrano
avec 150 artistes. Et en 1918, L'Armistice, elle
remonte sur les planches pour le retour des poilus.
En
1922, elle apparaît "Au Tabatin"
place Pigalle, pour présenter des catcheuses.
Elle rencontre à la même occasion
le jeune Pierre Lazareff.
Puis en 1926, on retrouve Louise vendeuse de bonbons.
En 1928, ruinée elle vit dans sa
roulotte près
de la Porte de St Ouen.
Le
29 janvier 1929 à 12h20 , Louise Weber
dite "La
Goulue" décède
à l'hôpital de Lariboisière
à Paris.
Chose
curieuse, son homonyme Louise Weber née
la même année à Clichy, décède
au même endroit et la même année.
Une
des rares personnes qui suit le cercueil de la
Goulue jusqu'au cimetière de Pantin, est
Pierre Lazareff.
Coup
de théâtre, grâce à
son arrière petits fils Michel Souvais
"secrétaire de l'actrice Arletty",
elle fut exhumée en 1992, et le Maire de
Paris Jacques Chirac, ordonna le transfert de
ses cendres au Cimetière de Montmartre.
L'inauguration de son nouveau tombeau fut faite
en grandes pompes, avec tous les honneurs des
associations montmartroises, de la République
de Montmartre et du Moulin Rouge.
Le garde champêtre Anatole et sa compagne,
Mick la cantinière, étaient présents,
ainsi que les fameux petits "Poulbots".
Les télévisons et la presse internationale,
ainsi que deux mille personnes, assistaient à
cette cérémonie.
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